Standard Operating Procedure

La guerre en Irak fait beaucoup de tapage depuis plusieurs années déjà : soldats morts, attentats à la bombe, Saddam Hussein, etc. Un élément qui a cependant produit une énorme bombe est les photos prises dans les prisons d’Abu Ghraib nous montrant comment se déroule la « vie » en prison, sur lesquelles nous avons mis la main. Je parle ici des photos prises par les gardes de prisons, montrant des prisonniers irakiens en train de tenir des positions inconfortables, dévêtis et portant un sac sur la tête jusqu’à devenir un élément d’une « pyramide ». Après deux ans d’enquête, Errol Morris nous produit un reportage/documentaire-choc portant le nom de « Standard Operating Procedure » en anglais comme en français, que l’on peut cependant traduire par « procédure d’opération habituelle.» Celui-ci rapporte des témoignages choquants dans lequel on se demande si le rapportant est en train de défendre sa propre peau sur les éléments qui se sont produites ou ce sont réellement des faits réels. Les photos prises par ces mêmes gens, où parfois on les voit en train de lever le pouce, gros sourire aux lèvres, nous font sérieusement douter de la véracité des faits, tout en nous outrant au plus haut point : «Je prenais des photos comme preuve. Je me devais de faire comme si c’était amusant ou on m’aurait pris pour une traitre.»  Bien que plusieurs d’entre nous dans notre société ont une pensée négative lorsqu’on parle d’Irakiens, mais je crois que personne ne souhaite à ceux-ci de se faire traiter de cette façon dans nos prisons américaines. Aussi, je crois que le nom du film a très bien été choisi : procédure d’opération standard, résume plutôt bien ce qui se passait dans les prisons : on traite les prisonniers de la même façon, comme des bêtes, pour les tuer psychologiquement et ainsi obtenir de l’information. Tout moyen qui les mènerait à la capture de Saddam Ussein est considéré comme excellent : musique métal ou country, positions inconfortables pendant de longues heures, humiliation et masturbation publique, etc. De ma façon de voir les choses, les forcer à écouter de la musique que l’on n’apprécie pas passe, qu’on les force à tenir des positions inconfortables passe encore, mais de les faire se dévêtir, mettre un sac sur la tête et masturber en « groupe » est tout simplement un abus. De ce fait, je trouve que le film nous démontre une position neutre, car il ne fait que rapporter et nous permet ainsi de créer notre propre idée sur le sujet. Pour une fois qu’un documentaire ne fait pas hommage aux Américains et Standard Operating Procedure frappe fort. Non seulement au niveau des images, mais aussi des éléments qu’ils ont réussi à reconstituer. Cela nous démontre l’enquête de qualité qu’a faite Errol Morris et même si c’est un documentaire assez dur à regarder, je leur lève mon chapeau. Je le recommande d’ailleurs à quiconque souhaite visionner quelque chose de pertinent, que vous aimiez les documentaires ou pas, car toute cette histoire semble si réelle qu’elle semble inventée de toutes pièces.